«Les malades vont être dans la peur du soignant», Chemla P.

Les psychiatres des hôpitaux publics désapprouvent le projet de loi sur le consentement aux soins pour les personnes « atteintes de maladie mentale ». En effet, le législateur passerait de « l’hospitalisation contrainte » aux « soins contraints ».

Patrick Chemla, psychiatre, dirige le secteur de psychiatrie de Reims. il est un des fondateurs du collectif « la Nuit sécuritaire », qui s’était constitué après le discours ultra-sécuritaire de Nicolas Sarkozy à l’hôpital psychiatrique d’Antony (Hauts-de-Seine), en décembre 2008. Il prend position contre le projet de Sarkozy.

Propos recueillis par Eric Favereau, Libération, 06 04 2010

Pourquoi êtesvous opposé à des soins obligatoires en ambulatoire, et ­plus généralement à la loi qui se prépare?

D’abord, il y a quelque chose de pervers dans l’esprit même de cette loi, avec une reprise sous-jacente du nécessaire dépérissement des hôpitaux psychiatriques. On nous présente cela sous un aspect séducteur : en clair, pour éviter les internements des patients, il suffit de donner des soins obligatoires.

Mais le gros morceau reste la conception de la folie et du soin que ce projet sous-tend._ La folie serait comme le diabète, une maladie purement biologique. Et il suffit de mettre tout le monde sous neuroleptique pour éradiquer la folie. Voilà une conception hygiéniste et erronée. Aujourd’hui, la quasi-totalité des psychotiques sont sous neuroleptique. On ne peut pas dire qu’ils soient guéris.

Et quid de la conception du soin ?

Si on a cette conception de la folie comme trouble biologique, le soin devient simpliste; il suffit de donner des neuroleptiques. Mais le problème, c’est que l’on se heurte à la folie. La folie résiste. On croit que la folie et son déni seraient solubles dans les neuroleptiques et dans l’application de la loi. C’est une folie sociale que de penser cela. Les malades vont être dans la peur du soignant, ils vont les fuir. C’est une rupture gravissime de toute notre pratique.

C’est-à-dire?

On oublie complètement que le délire est aussi une tentative de guérison. La folie n’est pas à réduire, elle est aussi source de savoirs, ce que nous ont appris Freud, Lacan et d’autres. Ce n’est pas seulement une maladie qu’il faut faire taire … Certes, mais que dites-vous aux familles et aux proches qui ne rencontrent aucune aide ?

C’est un problème réel. Mais ce n’est pas qu’un problème de moyens. 11 y a une démission des saignants depuis une vingtaine d’années: ils délaissent leurs fonctions et leurs engagements. Les ma­1ades sont souvent mal accueillis. Il y a réellement une faute de la société à ne pas répondre à ce désarroi des proches et des patients.

La nuit sécuritaire

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Le 2 décembre 2008, dans une enceinte psychiatrique hospitalière, se saisissant d’un crime pourtant très rare commis par un patient diagnostiqué comme schizophrène, le président Sarkozy a annoncé un plan pour la psychiatrie aux conséquences dévastatrices.

Dans ce discours, les fondements même de la psychiatrie ont été attaqués avec la plus grande brutalité, celle qui amadoue pour mieux exécuter.

Il aura suffi d’un fait divers dramatique pour relancer une politique de la peur dont le projet de centres de rétention de sûreté tout comme les soins sans consentement en ambulatoire sont le parachèvement.

En amalgamant la folie à une pure dangerosité sociale, en assimilant d’une façon calculée la maladie mentale à la délinquance, est justifié un plan de mesures sécuritaires inacceptables.

Alors que les professionnels alertent régulièrement les pouvoirs publics non seulement sur les conditions de plus en plus restrictives de leur capacité de soigner, sur l’inégalité croissante de l’accès aux soins, mais aussi sur la mainmise gestionnaire et technocratique de leurs espaces de travail et d’innovation, une seule réponse leur a été opposée : attention danger, sécurisez, enfermez, obligez, et surtout n’oubliez pas que votre responsabilité sera engagée en cas « de dérapage ».

Un pas vient d’être franchi, l’heure est trop grave pour que la résignation l’emporte.

Que peut signifier cette prétendue méconnaissance, en réalité cette volonté délibérée d’ignorer les réalités de la psychiatrie ?

Il y a les faits, il y a les chiffres : le rapport de la Commission « Violence et santé mentale » dénombre qu’en 2005 sur 51 411 mis en examen dans des affaires pénales (crime ou délit) 212 ont bénéficié d’un non-lieu pour irresponsabilité mentale, c’est à dire 0,4 % des crimes et délits ! Mais en revanche, la prévalence des crimes violents contre les patients psychiatriques est 11,8 fois plus importante que par rapport à la population générale. La proportion des vols à leur encontre est 140 fois plus importante !

Nous, soignants en psychiatrie, n’acceptons pas que la plus haute autorité de l’État répande de tels propos, qui laisseraient croire que les personnes atteintes de troubles psychiques font bien plus souffrir la société que celle-ci ne les aliène. Nous n’acceptons pas non plus que ces citoyens soient jetés en pâture à la vindicte populaire pour maintenir de manière forcenée, irresponsable, le ferment de la peur.

« La politique de civilisation » annoncée est une politique de « rupture » du lien car elle tente de bafouer les solidarités sociales qui ont permis de sortir du grand enfermement de la folie. Il n’y a pas d’exercice possible de la psychiatrie sans respect constant des valeurs de la République : celles qui en énonçant le respect de la séparation des pouvoirs permettent à la démocratie de rassembler solidairement afin de ne pas exclure les plus démunis.

Devant tant de « dangerosité » construite, la psychiatrie se verrait-elle expropriée de sa fonction soignante, pour redevenir la gardienne de l’ordre social ?

Nous, citoyens, psychiatres, professionnels du soin, du travail social, refusons de servir de caution à cette dérive idéologique de notre société.

Nous refusons de trahir notre responsabilité citoyenne et notre éthique des soins dans des compromissions indignes et inacceptables.

Nous refusons de voir la question des soins psychiques réduite à un pur contrôle sécuritaire criminalisant outrageusement la maladie mentale.

Nous refusons d’être instrumentalisés dans une logique de surveillance et de séquestration.

Pour maintenir la fonction soignante en articulation permanente entre le singulier et le collectif, nous refusons l’aveuglement d’une supposée culture de l’efficacité immédiate concernant des problèmes qui n’existent que peu.
Dans le champ de la psychiatrie, des actions s’opposent à la normalisation des enseignements (sauvons la clinique), des pratiques prédictives (pas de zéro de conduite), des dérives scientistes assignant à la psychiatrie le devoir de prévoir l’avenir (non à la perpétuité sur ordonnance, politique de la peur).

Nous soutenons et accompagnerons toute perspective de regroupement de ces initiatives car elles vont toutes dans le même sens : défendre et soutenir la dignité des patients qui nous sont confiés ou qui se confient à nous.

Faudrait-il que nous entrions en résistance par la désobéissance civile, pour soutenir la possibilité d’une psychiatrie au service des sujets en souffrance, respectueuse du sens de leur existence, et non une psychiatrie servant au maintien de l’ordre sécuritaire stigmate de l’asservissement de la population par la peur ?

« Il faut de la crainte dans un gouvernement despotique: pour la vertu, elle n’y est point nécessaire, et l’honneur y serait dangereux. » Montesquieu

Contact : elie.winter@free.fr


  • yacine AMHIS (Psychiatre reims membre de la criée ),
  • Jean-marc ANTOINE (Psychologue. association aurore. paris. directeur du pôle aurore habitat.),
  • Mathieu BELLAHSEN (Interne en psychiatrie,secrétaire d’utopsy),
  • Dominique BESNARD (Psychologue et représentant des cemea),
  • Antoine BESSE (Psychiatre, psychanalyste ),
  • Guilhem BLEIRAD (Psychologue),
  • Olivier BOITARD (Psychiatre, président du casp),
  • Hervé BOKOBZA (Psychiatre, saint martin de vignogoul),
  • Loriane BRUNESSAUX (Interne en psychiatrie, présidente d’utopsy),
  • Patrice CHARBIT (Psychiatre psychanalyste vice-président de l’afpep-snpp),
  • Jean-paul CHARDON (Chef de service pédopsychiatrie, ),
  • Franck CHAUMON (Psychiatre, psychanalyste ),
  • Patrick CHEMLA (Psychiatre chef de service , centre antonin artaud reims , président de la criée, membre del’usp ),
  • Sarah COLIN (Psychiatre à reims),
  • Guy DANA (Psychiatre psychanalyste chef de service),
  • Alexandra DE SEGUIN (Interne en psychiatrie, vice-présidente d’utopsy),
  • Pierre DELION (Professeur de psychiatrie),
  • Barbara DIDIER (Psychologue, psychanalyste),
  • Eric DIDIER (Psychanalyste),
  • Léa DIDIER (Etudiante en psychologie clinique),
  • Bernard DURAND (Psychiatre, président de la fédération d’aide à la santé mentale fasm croix marine ),
  • Joël DUTERTRE (Médecin (mp4 champ social)),
  • Lysia, EDELSTEIN (Psychologue clinicienne à la protection judiciaire de la jeunesse, pantin (93), snpes/pjj/fsu),
  • Roger FERRERI (« psychiatre chef de service infanto juvénile 91000 evry, association «  »pratiques de la folie » » »),
  • Florent GABARRON-GARCIA (Vice président d’utopsy, moniteur psychiatrique à la clinique de la borde),
  • Yves GIGOU (Infirmier de secteur psychiatrique – militant associatif),
  • Pascale GIRAVALLI (Psychiatre, marseille),
  • Roland GORI (Professeur de psychopathologie clinique à l’université d’aix-marseille, président du séminaire inter-universitaire européen d’enseignement et de recherche en psychopathologie et psychanalyse (siueerpp) et psychanalyste),
  • Michaël GUYADER (Chef de service du 8ème secteur de psychiatrie générale de l’essonne, psychanalyste),
  • Liliane IRZENSKI (Psychiatre. psychanalyste),
  • Serge KLOPP (Cadre de santé, chargé des questions de psychiatrie commission santé du pcf),
  • Olivier LABOURET (Psychiatre public, chef de service),
  • Jean-jacques LABOUTIERE (Psychiatre),
  • Paul LACAZE (Neuropsychiatre, psychanalyste, montpellier),
  • Laurent LE VAGUERESE (Psychiatre, psychanalyste responsable du site oedipe.org),
  • Emile LUMBROSO (Centre van gogh reims, président d’euro-psy, membre de la criée), < li>Paul MACHTO (Psychiatre. psychanalyste. montfermeil 93. pratiques de la folie. usp),
  • Jean-pierre MARTIN (Psychiatre),
  • bénédicte MAURIN ,
  • Simone MOLINA (Psychanalyste, psychologue clinicienne présidente du point de capiton (vaucluse)),
  • Isabelle MONTET (Psychiatre, chef de service, sph),
  • Jean OURY (Médecin directeur de la clinique de la borde, cour cheverny),
  • Angelo POLI (Psychiatre président de cme de st cyr (69)),
  • Gérard RODRIGUEZ (Cadre de santé, reims),
  • Pierre SADOUL (Psychiatre désaliéniste du service public, ex mcs en pédopsychiatrie, ex-vp de l’api, administrateur de l’asepsi),
  • Olivier SCHMITT (Président de l’afpep-snpp (association des psychiatres d’exercice privé, syndicat national des psychiatres privés)),
  • Bruno TOURNAIRE BACCHINI (Psychiatre, praticien hospitalier),
  • Anne TUFFELLI (Psychiatre),
  • Valérie VALLET (Psychologue),
  • Elie WINTER (Psychiatre)

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Dangerosité en psychiatrie

Mis à part une excellente analyse des réactions des psychiatres à l’intervention de notre cher président de la République dans un hôpital psychiatrique la semaine dernière et à ses propositions sur l’enfermement des fous en psychiatrie, Cécile Prieur dans Le Monde, nous donne une information capitale et qui mérite réflexion et considération.

L’étude de 2005 menée par Anne Lovell, anthropologue, montre que les patients en psychiatrie sont victimes de crimes violents (11.8 fois plus que la population "normale") et de vols (140 fois plus). Déjà souffrant de leurs symptômes, le plus souvent psychotiques, les patients en psychiatrie sont exposés socialement et paraissent plus souvent victimes qu’à leur tour .

La campagne actuelle visant à les stigmatiser encore plus et à aggraver leur précarité sociale, si ce n’est à les exclure en les retirant du social pour les enfermer en prison, n’améliorera certainement pas ces chiffres…

Ci-dessous, l’article de Cécile Prieur.

 

Psychiatrie : la régression sécuritaire, par Cécile Prieur

LE MONDE | 05.12.08

amais un hôpital psychiatrique n’avait encore reçu un président de la République en ses murs : la visite de Nicolas Sarkozy, mardi 2 décembre, au centre hospitalier spécialisé d’Antony (Hauts-de-Seine) devait donc faire date. Elle restera effectivement dans les annales mais comme un point de rupture, un moment de fracture entre la communauté médicale et les pouvoirs publics. Annonçant la multiplication des moyens d’enfermement au sein des établissements et un durcissement des conditions de sortie des patients hospitalisés d’office, le chef de l’Etat a surpris et choqué les professionnels du soin : l’ensemble des organisations publiques représentatives des psychiatres a dénoncé "une approche exclusivement sécuritaire de la psychiatrie, qui apparaît comme une régression inacceptable".

Alors que la psychiatrie publique traverse une crise profonde – crise de moyens, d’identité et de valeurs -, le discours de M. Sarkozy paraît au mieux inadapté, au pire dangereux. Prononcé trois semaines après le meurtre, le 12 novembre, d’un jeune homme par un patient schizophrène échappé de l’hôpital psychiatrique de Grenoble, il tourne le dos à toute amélioration de la prise en charge sanitaire pour ne retenir que des solutions de type carcéral : création d’unités fermées avec vidéosurveillance, multiplication des chambres d’isolement, pose de bracelet GPS aux patients en promenade, sorties décidées par les préfets après avis d’un collège de trois professionnels du soin au lieu d’un seul aujourd’hui… On ne saurait mieux faire passer le message que tout patient hospitalisé sous contrainte est un individu dangereux dont la société doit se prémunir.

La réalité est tout autre. Les 600 000 personnes souffrant de schizophrénie sont bien moins meurtrières, en proportion, que les amants jaloux ou les délinquants notoires. En 2005, sur 51 411 mis en examen dans des affaires pénales (crime ou délit), 212 ont bénéficié d’un non-lieu pour irresponsabilité pour cause psychiatrique, soit 0,4 % de l’ensemble. Aucune étude n’a prouvé scientifiquement que les malades mentaux seraient plus dangereux que la population générale. Mais il est démontré qu’ils sont les premières victimes des faits de violence, à cause de la stigmatisation dont ils font l’objet : selon le rapport de la commission "Violence et santé mentale" de l’anthropologue Anne Lovell, publié en 2005, la prévalence des crimes violents envers les patients en psychiatrie est 11,8 fois plus importante que par rapport à l’ensemble de la population ; celle des vols sur personnes est 140 fois plus élevée.

Multiplier les mesures d’enfermement au sein des hôpitaux psychiatriques pour se prémunir contre la violence éventuelle de malades mentaux est de toute façon illusoire : en psychiatrie encore moins qu’ailleurs, le risque zéro ne peut exister. Sauf à vouloir éradiquer la maladie mentale, abomination que seul le régime nazi a tentée, aucun psychiatre ne peut certifier qu’un individu ayant fait preuve de dangerosité ne commettra pas un nouvel acte violent un jour. Au contraire, la prise de risque est consubstantielle à la psychiatrie, elle est la condition même du soin. Même sous la contrainte, le traitement ne peut s’envisager que dans une perspective d’amélioration du patient : ce qui implique, si son état le permet, qu’il puisse progressivement retourner dans la cité et que les mesures attentatoires à sa liberté soient levées.

Il est en effet possible de soigner les malades mentaux dignement et de tenter de les réinsérer dans la société, sans avoir recours à des mesures aveugles d’éviction. Depuis la révolution aliéniste impulsée par Philippe Pinel en 1792, qui a symboliquement libéré les malades mentaux de leurs chaînes, à l’hôpital Bicêtre, c’est tout le sens de la démarche psychiatrique, qui tente de concilier les impératifs de sécurité avec les nécessités de soin. Grâce à l’invention des neuroleptiques dans les années 1950, les psychiatres et leurs malades ont pu progressivement s’ouvrir à la cité, s’insérer dans le tissu social, changer progressivement le regard de la société sur la folie. Depuis la création du secteur dans les années 1960, la France s’est engagée dans un mouvement de déinstitutionnalisations, visant à fermer progressivement les grands asiles.

UNE VOLONTÉ AVEUGLE D’ÉCONOMIES

Une politique de création des structures d’enfermement dans les établissements viendrait contredire ce mouvement en reconstruisant les murs au sein de l’hôpital. A moins qu’elle ne vienne parachever un mouvement de casse de la psychiatrie que dénoncent depuis plusieurs années les professionnels du soin. Focaliser sur les questions de sécurité a en effet un grand mérite : cela permet de ne pas s’attarder sur la grave crise que traverse cette spécialité et qui mine les pratiques soignantes. Depuis dix ans, la psychiatrie s’enfonce ainsi dans la paupérisation, dans l’indifférence polie des pouvoirs publics.

La politique de fermeture des lits – 50 000 en vingt ans – justifiée au départ par un souci d’ouverture de l’hôpital à la cité a été poursuivie avec une volonté aveugle de faire des économies. La pénurie de personnel médical – environ un millier de postes sont vacants sur 4 500 psychiatres publics – et la perte de savoir-faire infirmier depuis la fin de leur formation spécifique en psychiatrie ont transformé les hôpitaux en lieux de passage, qui n’accueillent plus que les patients en crise.

A peine stabilisés, les patients sont poussés vers la sortie : beaucoup d’entre eux, notamment les schizophrènes qui se sont marginalisés de leur famille, échouent dans la rue, faute d
e places suffisantes dans des structures relais à l’hospitalisation. Ces laissés-pour-compte trouvent de plus en plus un refuge paradoxal en prison, où ils sont incarcérés après avoir commis des délits sur la voie publique. Selon une étude menée en 2004, un détenu sur quatre présenterait des troubles psychotiques. Inimaginable il y a encore quelques années, la trilogie hôpital psychiatrique-rue-prison s’est ainsi installée dans le paysage de la santé mentale.

Rien ne devrait atténuer ce sombre tableau dans les prochaines années. Au contraire, les préoccupations essentiellement sécuritaires de M. Sarkozy en matière de psychiatrie ne devraient qu’accentuer la tendance à la pénalisation de la folie. Tout se passe comme si l’on cherchait à dénier à la psychiatrie sa fonction soignante et à lui assigner un autre rôle, celui d’enfermer et de surveiller. Peu à peu, les frontières se brouillent entre l’hôpital et la prison : la prise en charge des malades mentaux, elle, reste hors sujet.


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