E. Roudinesco : l’inculture au profit de la sécurité

 

Elisabeth Roudinesco dans Libération du 31 12 2008 : "Sécurité et inculture" : 

" En fait, nous, les Français, avons installé un pouvoir populiste et là où on devrait trouver l’autorité, on trouve désormais le discours sur la sécurité. Ainsi le traitement des malades mentaux et des prisonniers va-t-il à contre-courant des progrès réalisés, par exemple, en Europe du Nord, où il est prouvé que plus on réinsère intelligemment les délinquants et les malades mentaux, moins il y a de récidive. C’est un cercle vicieux : l’état des prisons ne va pas s’améliorer, les services psychiatriques ne recevront pas plus de moyens, donc la résinsertion va se passer toujours plus mal et on justifiera ainsi les pires mesures ".

Dangerosité en psychiatrie

Mis à part une excellente analyse des réactions des psychiatres à l’intervention de notre cher président de la République dans un hôpital psychiatrique la semaine dernière et à ses propositions sur l’enfermement des fous en psychiatrie, Cécile Prieur dans Le Monde, nous donne une information capitale et qui mérite réflexion et considération.

L’étude de 2005 menée par Anne Lovell, anthropologue, montre que les patients en psychiatrie sont victimes de crimes violents (11.8 fois plus que la population "normale") et de vols (140 fois plus). Déjà souffrant de leurs symptômes, le plus souvent psychotiques, les patients en psychiatrie sont exposés socialement et paraissent plus souvent victimes qu’à leur tour .

La campagne actuelle visant à les stigmatiser encore plus et à aggraver leur précarité sociale, si ce n’est à les exclure en les retirant du social pour les enfermer en prison, n’améliorera certainement pas ces chiffres…

Ci-dessous, l’article de Cécile Prieur.

 

Psychiatrie : la régression sécuritaire, par Cécile Prieur

LE MONDE | 05.12.08

amais un hôpital psychiatrique n’avait encore reçu un président de la République en ses murs : la visite de Nicolas Sarkozy, mardi 2 décembre, au centre hospitalier spécialisé d’Antony (Hauts-de-Seine) devait donc faire date. Elle restera effectivement dans les annales mais comme un point de rupture, un moment de fracture entre la communauté médicale et les pouvoirs publics. Annonçant la multiplication des moyens d’enfermement au sein des établissements et un durcissement des conditions de sortie des patients hospitalisés d’office, le chef de l’Etat a surpris et choqué les professionnels du soin : l’ensemble des organisations publiques représentatives des psychiatres a dénoncé "une approche exclusivement sécuritaire de la psychiatrie, qui apparaît comme une régression inacceptable".

Alors que la psychiatrie publique traverse une crise profonde – crise de moyens, d’identité et de valeurs -, le discours de M. Sarkozy paraît au mieux inadapté, au pire dangereux. Prononcé trois semaines après le meurtre, le 12 novembre, d’un jeune homme par un patient schizophrène échappé de l’hôpital psychiatrique de Grenoble, il tourne le dos à toute amélioration de la prise en charge sanitaire pour ne retenir que des solutions de type carcéral : création d’unités fermées avec vidéosurveillance, multiplication des chambres d’isolement, pose de bracelet GPS aux patients en promenade, sorties décidées par les préfets après avis d’un collège de trois professionnels du soin au lieu d’un seul aujourd’hui… On ne saurait mieux faire passer le message que tout patient hospitalisé sous contrainte est un individu dangereux dont la société doit se prémunir.

La réalité est tout autre. Les 600 000 personnes souffrant de schizophrénie sont bien moins meurtrières, en proportion, que les amants jaloux ou les délinquants notoires. En 2005, sur 51 411 mis en examen dans des affaires pénales (crime ou délit), 212 ont bénéficié d’un non-lieu pour irresponsabilité pour cause psychiatrique, soit 0,4 % de l’ensemble. Aucune étude n’a prouvé scientifiquement que les malades mentaux seraient plus dangereux que la population générale. Mais il est démontré qu’ils sont les premières victimes des faits de violence, à cause de la stigmatisation dont ils font l’objet : selon le rapport de la commission "Violence et santé mentale" de l’anthropologue Anne Lovell, publié en 2005, la prévalence des crimes violents envers les patients en psychiatrie est 11,8 fois plus importante que par rapport à l’ensemble de la population ; celle des vols sur personnes est 140 fois plus élevée.

Multiplier les mesures d’enfermement au sein des hôpitaux psychiatriques pour se prémunir contre la violence éventuelle de malades mentaux est de toute façon illusoire : en psychiatrie encore moins qu’ailleurs, le risque zéro ne peut exister. Sauf à vouloir éradiquer la maladie mentale, abomination que seul le régime nazi a tentée, aucun psychiatre ne peut certifier qu’un individu ayant fait preuve de dangerosité ne commettra pas un nouvel acte violent un jour. Au contraire, la prise de risque est consubstantielle à la psychiatrie, elle est la condition même du soin. Même sous la contrainte, le traitement ne peut s’envisager que dans une perspective d’amélioration du patient : ce qui implique, si son état le permet, qu’il puisse progressivement retourner dans la cité et que les mesures attentatoires à sa liberté soient levées.

Il est en effet possible de soigner les malades mentaux dignement et de tenter de les réinsérer dans la société, sans avoir recours à des mesures aveugles d’éviction. Depuis la révolution aliéniste impulsée par Philippe Pinel en 1792, qui a symboliquement libéré les malades mentaux de leurs chaînes, à l’hôpital Bicêtre, c’est tout le sens de la démarche psychiatrique, qui tente de concilier les impératifs de sécurité avec les nécessités de soin. Grâce à l’invention des neuroleptiques dans les années 1950, les psychiatres et leurs malades ont pu progressivement s’ouvrir à la cité, s’insérer dans le tissu social, changer progressivement le regard de la société sur la folie. Depuis la création du secteur dans les années 1960, la France s’est engagée dans un mouvement de déinstitutionnalisations, visant à fermer progressivement les grands asiles.

UNE VOLONTÉ AVEUGLE D’ÉCONOMIES

Une politique de création des structures d’enfermement dans les établissements viendrait contredire ce mouvement en reconstruisant les murs au sein de l’hôpital. A moins qu’elle ne vienne parachever un mouvement de casse de la psychiatrie que dénoncent depuis plusieurs années les professionnels du soin. Focaliser sur les questions de sécurité a en effet un grand mérite : cela permet de ne pas s’attarder sur la grave crise que traverse cette spécialité et qui mine les pratiques soignantes. Depuis dix ans, la psychiatrie s’enfonce ainsi dans la paupérisation, dans l’indifférence polie des pouvoirs publics.

La politique de fermeture des lits – 50 000 en vingt ans – justifiée au départ par un souci d’ouverture de l’hôpital à la cité a été poursuivie avec une volonté aveugle de faire des économies. La pénurie de personnel médical – environ un millier de postes sont vacants sur 4 500 psychiatres publics – et la perte de savoir-faire infirmier depuis la fin de leur formation spécifique en psychiatrie ont transformé les hôpitaux en lieux de passage, qui n’accueillent plus que les patients en crise.

A peine stabilisés, les patients sont poussés vers la sortie : beaucoup d’entre eux, notamment les schizophrènes qui se sont marginalisés de leur famille, échouent dans la rue, faute d
e places suffisantes dans des structures relais à l’hospitalisation. Ces laissés-pour-compte trouvent de plus en plus un refuge paradoxal en prison, où ils sont incarcérés après avoir commis des délits sur la voie publique. Selon une étude menée en 2004, un détenu sur quatre présenterait des troubles psychotiques. Inimaginable il y a encore quelques années, la trilogie hôpital psychiatrique-rue-prison s’est ainsi installée dans le paysage de la santé mentale.

Rien ne devrait atténuer ce sombre tableau dans les prochaines années. Au contraire, les préoccupations essentiellement sécuritaires de M. Sarkozy en matière de psychiatrie ne devraient qu’accentuer la tendance à la pénalisation de la folie. Tout se passe comme si l’on cherchait à dénier à la psychiatrie sa fonction soignante et à lui assigner un autre rôle, celui d’enfermer et de surveiller. Peu à peu, les frontières se brouillent entre l’hôpital et la prison : la prise en charge des malades mentaux, elle, reste hors sujet.


Courriel : prieur@lemonde.fr.

La honte : punir les fous au lieu de les soigner

Zubert G. est schizophrène. Il parle au soleil. Il ne s’ en cache pas, il le dit et réclame des soins. Apparemment, c’ est là le problème. Les hôpitaux psychiatriques le lui ont refusé, il s’ est énervé, il a cassé, menacé, puis, il s’ est retrouvé en prison. Inévitablement, sa maladie n’ ayant aucune raison de s’ arrêter, il met le feu à sa cellule, ce qui entraîne la mort de son codétenu. En prison, un psychiatre, le Dr Daniel Glezer ne reconnaît pas son irresponsabilité.

Le résultat est là: il est traîné devant le juge. " prostré, le regard dans le vide", il parle "de façon lente et hachée, le plus souvent à côté du micro".

C’est une honte pour la psychiatrie !

La honte pour ce psychiatre qui se contredit en reconnaissant sa schizophrénie tout en affirmant l’ existence de "troubles de la personnalité" qui ne seraient pas de la schizophrénie, mais autre chose, et qui serait elle responsable de ses passages à l’ acte.

C’est nouveau ça ? Késako ?

D’ une part, il serait schizophrénie, mais sa schizophrénie, très gentille, ne le conduit pas aux passages à l’acte. Merci la schizophrénie, si tu étais toujours comme ça, tout le monde voudrait te rencontrer.

D’ autre part, des troubles de la personnalité, pires que la schizophrénie et qui le rendent dangereux. Mais comme les troubles de la personnalité ne sont pas de la schizophrénie, ils ne le rendent pas irresponsable.

Personnellement, je n’ avais jamais entendu une telle bêtise. Sa partie malade ne le rend pas malade. Et sa partie moins malade, le rend plus malade ? C’ est quoi ce mic mac ? Le Dr Glezer voudrait-il nous faire prendre des lanternes pour des vessies ?

Mais, les juges ne demandent pas aux psychiatre d’ inventer la poudre.

Par contre, quand notre "expert" prétend que "les hôpitaux psychiatriques classiques ne sont pas adaptés à ce genre de situation", il se trompe et il trompe les juges. Certes, les hôpitaux psychiatriques classiques ne sont pas adaptés. Mais, il existe des unités particulières dans les hôpitaux psychiatriques que l’ on dénomme les UMD (unités pour malades difficiles) qui, elles, sont adaptées.

Donc, c’ est une hypocrisie d’ affirmer que la psychiatrie ne sait pas s’ occuper de personnes comme Zubert. En réalité, c’ est son métier et elle en a les moyens. A condition bien sûr de ne pas prendre la fuite devant ses responsabilité de psychiatre. Il y a plus irresponsable que Zubert.


Prostré et comateux, un fou devant la cour d’assises

LE MONDE | 14.11.08

ubert G. parle de façon lente et hachée, le plus souvent à côté du micro. Le reste du temps, il est prostré, le regard dans le vide, mais semble écouter les débats, avec l’aide du cocktail de cinq médicaments (neuroleptique, anxiolytique, sédatif, etc.) qu’il prend quatre fois par jour. Zubert G., 34 ans, diagnostiqué comme schizophrène depuis l’âge de 22 ans, a été condamné à dix ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Var – qui ne l’a pas jugé irresponsable -, à Draguignan, jeudi 13 novembre, pour l’incendie d’une cellule ayant entraîné la mort de son codétenu.

On a jugé un fou. La présidente de la cour lui demande de raconter sa vie. Question : "Est-ce que vous savez ce que vous avez comme problème ?" Réponse : "Je sais pas." Il a des souvenirs plus précis de son enfance et de son arrivée en psychiatrie. Il vivait dans un foyer. Un des résidents lui a mis de l’ecstasy dans sa boisson. "Je suis resté dans mon lit. Le soleil tapait dans les yeux. Je parlais au soleil. La directrice a appelé la police. Ils m’ont amené à l’hôpital et m’ont fait dormir 48 heures. Je me suis réveillé en psychiatrie. C’est là que ça a commencé la psychiatrie."

Les médecins diagnostiquent une schizophrénie. L’homme alterne séjours en hôpitaux psychiatriques – vingt-trois en onze ans – et courts passages en prison. Onze condamnations figurent à son casier judiciaire, généralement pour des actes de menaces, ou des dégradations commises dans les hôpitaux psychiatriques, où il est de plus en plus indésirable. L’hôpital Chalucet de Toulon refuse de le recevoir en mai 2005, alors qu’il demande à être hospitalisé. Il s’énerve, casse une vitre. Il est condamné à huit mois de prison. En arrivant à la maison d’arrêt de La Farlède de Toulon, il met aussitôt le feu à sa cellule. Pendant l’audience, il donne trois explications différentes à son geste : un changement de cellule, un suicide. Et puis : "Les gardiens se moquaient de moi."

"DISCERNEMENT"

Le 16 août 2005, un incendie se déclenche dans sa cellule. Son codétenu, Othoman B., meurt quatre mois après. Alors qu’il est sur une civière, en train d’être évacué, la directrice – adjointe de la prison – demande à Zubert si c’est lui qui a déclenché l’incendie. "Il a hoché de la tête en esquissant un petit oui", explique Louisa Yazid, qui témoigne par téléconférence depuis l’administration pénitentiaire. Quatre surveillants ont donné à la barre des versions différentes. Il niera constamment être l’auteur des faits, pendant la procédure. "Si l’administration pénitentiaire donne des matelas ignifugés, (Othoman B.) ne meurt pas. S’il ne partage pas sa cellule (individuelle)avec Zubert G., il ne meurt pas. Il y a suffisamment d’éléments pour mettre en cause l’administration pénitentiaire", dénonce l’avocat de Zubert, Lionel Febbraro.

Vient le débat des experts. Pour le professeur Jean-Michel Azorin, "ses troubles psychiatriques altèrent son discernement", sans l’abolir totalement car il ne semble plus avoir d’hallucinations. Mais "il n’est pas accessible à la sanction pénale" : "L’idée que la peine permet de payer sa dette à la société n’a pas de sens pour lui." Le professeur Azorin considère que sa délinquance est "la conséquence de sa schizophrénie". Le docteur Daniel Glezer, ancien chef du service médico-psychiatrique régional (SMPR) de Marseille a une analyse différente. Outre sa schizophrénie, Zubert G. a des troubles de la personnalité qui sont responsables de ses passages à l’acte. Est-il accessible à la sanction ? "Il comprend le minimum nécessaire de sa peine", assure le médecin.

Les deux experts sont au moins d’accord sur le diagnostic de la misère de la psychiatrie. "Je constate la paupérisation de nos collègues à l’extérieur. On en voit les conséquences en prison", explique le docteur Glezer. "Les hôpitaux psychiatriques classiques ne sont pas adaptés à ce genre de patients", confirme le professeur Azorin :"Ils entrent en conflit avec le personnel. Les équipes ont peur. Il n’y a pas de services adéquats en France pour les accueillir." Il avance un autre argument : "Ça coûte très cher. On forme les gens à garder le moins possible les malades en hôpital."

La prison n’est pas adaptée non plus. "C’est un vrai problème, l’accompagnement des malades mentaux en prison", reconnaît le docteur Glezer. L’audience a montré que Zubert G. avait cessé de prendre ses neuroleptiques depuis des jours, avant l’incendie. Quelques mois après, un incendie a lieu dans une cellule voisine de celle de Zubert, au SMPR des Baumettes. Un infirmier l’a réveillé pour que ce soit lui qui tienne compagnie à la victime suicidaire. L’histoire ne s’est pas arrêtée là. Pour avoir protesté, Zubert a été frappé. Un surveillant a été condamné à deux mois de prison avec sursis.

Alain Salles

Non à la perpétuité sur ordonnance !

Signer la pétition   –   Voir les signataires


La loi du 25 février 2008 relative à la rétention de sûreté fait rupture dans notre tradition juridique. Elle permet l’incarcération dans des établissements spéciaux de personnes condamnées qui, bien qu’ayant purgé leur peine, seront privées de liberté du fait de leur « particulière dangerosité ». Pour la première fois dans notre droit, des individus pourront être enfermés sur décision judiciaire non pour sanctionner des actes délictueux ou criminels, mais pour anticiper des actes qu’ils n’ont pas commis ! A juste titre, Robert Badinter a dénoncé dans cette loi une rupture majeure avec les principes fondamentaux de notre justice pénale.

Cette loi fait également rupture dans la tradition et l’éthique médicales, car c’est l’expertise médico-psychologique qui devient l’élément clé du dispositif pour décider de cette mesure de sûreté. Alors que sa mission est de porter secours et de soigner, la médecine se trouve ici instrumentalisée dans une logique de surveillance et de séquestration. C’est le savoir psychiatrique qui légitimera l’incarcération d’individus au motif d’un diagnostic de « particulière dangerosité ». La privation de liberté est ainsi parée des habits de la science, comme si le savoir des experts permettait de prédire les actes criminels d’une personne.

C’est une mystification et une confusion organisée des registres.
Une mystification car il est faux que l’on puisse prédire, pour un individu donné, les actes à venir. L’usage que l’on fait à cet égard des statistiques concernant la récidive est une duperie, car ces chiffres concernent des populations, non des individus. Or c’est bien de la liberté d’un individu qu’il s’agit.
C’est une confusion que de demander à des soignants d’occuper cette place, car leur fonction, leur déontologie et leur éthique les situent du côté de la personne, ses libertés et ses contraintes, non de l’ordre public désincarné. Cette séparation fondamentale est une garantie essentielle des libertés, contre la tentation de faire le bien de chacun contre lui-même. La psychiatrie est familière de ces dérives : faut-il rappeler qu’il y eut des internements pour motifs politiques ?

La monstruosité de certains crimes et la souffrance terrible des victimes, dont chacun est saisi, sont utilisées pour aveugler la raison et céder aux politiques prétendument efficaces. C’est une manœuvre démagogique. On sait par avance que cette politique ne résoudra en rien le problème des criminels récidivants. Par contre ce dont on est sûr, c’est que ce dispositif, d’abord destiné à des populations restreintes s’étendra progressivement, au nom du principe de précaution. Ce fut le cas des mesures d’obligation aux soins, initialement destinées aux agresseurs sexuels, et qui sont aujourd’hui appliquées à une part croissante de personnes condamnées, quel que soit leur acte.
En assimilant le crime et la maladie – ce qui est une idéologie, et non pas un fait – on déplace progressivement la gestion de la peine vers la médecine, réalisant progressivement une société de sûreté médicale.

Au nom de notre éthique et de la nécessaire séparation des domaines, garante des libertés, nous, professionnels de la psychiatrie, déclarons publiquement refuser de participer à la mise en place de ce dispositif de rétention de sûreté. Parce que la psychiatrie n’est pas l’affaire des seuls psychiatres, chacun, concerné par ce refus, manifeste son soutien en signant et en faisant signer cet appel.

Premiers signataires

Association Pratiques de la folie – Alain ABRIEU, psychiatre de secteur, chef de service, président de l’AMPI (Association Méditerranéenne de Psychothérapie Institutionnelle) – Jean ALLOUCH, psychanalyste, Paris – Elsa ARFEUILLERE, psychologue, Evry – Stéphane ARFEUILLERE, psychologue – St Denis – Hervé BOKOBZA, psychiatre, psychanalyste, Montpellier – Mathieu BELHASSEN – interne en psychiatrie, Paris – Fethi BENSLAMA, Directeur de l’UFR Sciences Humaines Cliniques, Paris VII – Olivier BOITARD, psychiatre des hôpitaux, administrateur du CHI de Clermont de l’Oise – Paul BRETECHER, psychiatre, psychanalyste, Paris – Loriane BRUNESSAUX, interne en psychiatrie, Paris – Monique BUCHER, psychiatre, Paris – Anne CHAINTRIER, psychiatre, psychanalyste, Paris – Patrice CHARBIT, psychiatre, vice président de l’AFPEP-SNPP ( Association française des psychiatres d’exercice privé, syndicat national des psychiatres privés) – Franck CHAUMON, praticien hospitalier, psychanalyste, Paris – Patrick CHEMLA, psychiatre des hôpitaux, psychanalyste, Reims – Alice Cherki, psychanalyste, Paris – Jean DANET, maître de conférences à la faculté de droit de Nantes – Pierre DELION, Professeur de psychiatrie, Lille – Michel DAVID, psychiatre des hôpitaux, chef de service du SMPR de Guadeloupe, Président de la Société Caraïbéenne de Psychiatrie et de Psychologie Légales – Olivier DOUVILLE, psychanalyste, maître de conférences Paris VII – Denis DUCLOS, sociologue, directeur de recherches au CNRS – Corinne EHRENBERG, psychanalyste, directrice de l’USIS Paris 14 – Patrick FAUGERAS, psychanalyste, Alès – Jean-Marie FAYOL-NOIRETERRE, magistrat honoraire, Lyon – Roger FERRERI, chef de service de psychiatrie infanto-juvénile, Evry – Jean-Jacques GIUDICELLI, psychiatre, psychanalyste, Paris – Roland GORI, psychanalyste, Professeur des Universités, Montpellier – Françoise GOUZVINSKI psychologue en psychiatrie – Pascale HASSOUN, psychanalyste, Paris – Clément JALLADE, praticien hospitalier, Bouffémont – Sandrine JALLADE, praticien hospitalier, Evry – Xavier LAMEYRE, magistrat chercheur, Paris – Guy LERES, psychanalyste, Paris – Marie-José LERES, psychologue en secteur de psychiatrie infanto-juvénile, Saint-Denis – Laurent LE VAGUERESE, psychanalyste, Paris – Danielle LEVY, psychanalyste, Paris – Serge KLOPP cadre de santé, EPS Maison Blanche Paris – Paul LACAZE, psychiatre, Montpellier – Antoine LAZARUS, Directeur du Département de Santé Publique et Médecine Sociale, Paris XIII – Loïc Le Faucheur, Psychologue, Evry – Claude LOUZOUN, psychiatre, Président du CEDEP (Comité européen droit, éthique et psychiatrie) – Sophie MARTIN-DUPONT, praticien hospitalier, présidente du SPEEP (Syndicat des praticiens exerçant en prison), Le Mans, – Paul MACHTO psychiatre, psychanalyste, Montfermeil – Francine MAZIERE, linguiste, professeur émérite, Paris XIII – Patrick MEROt, Psychiatre, psychanalyste, Nogent – Véronique NAHOUM-GRAPPE, anthropologue, EHESS – Marie NAPOLI, psychiatre des hôpitaux, présidente de l’USP (Union syndicale de la psychiatrie) – Okba NATAHI, psychanalyste, Paris – Jean-Marie NAUDIN, Psychiatre, praticien hospitalier, professeur des universités, Marseille – Jean OURY, psychiatre, Clinique de La Borde, Cour-Cheverny – Catherine PAULET, psychiatre des hôpitaux, Présidente de l’ASPMP (Association des Secteurs de Psychiatrie en Milieu Pénitentiaire), Marseille – Vincent PERDIGON, psychiatre, psychanalyste, Paris – Michel PLON, psychanalyste, Paris – Jean-Claude POLACK, psychanalyste, Paris – Erik PORGE, psychanalyste, Paris – Annie RUAT, psychiatre chef de service, MGEN, Paris – Marie Receveur, juge de l’application des peines, Lyon – Pierre Yves ROBERT, praticien hospitalier – Président du CSIP (Collège des soignants intervenant en prison), Nantes – Patrick SERRE, praticien hospitalier, président de l’APSEP (Association des professionnels de santé exerçant en prison), Le Mans – Olivier SCHMITT, psychiatre, Président de l’AFPEP-SNPP (syndicat national des psychiatres d’exercice privé) – Didier SICARD, Professeur de médecine, Président d’honneur du CCNE (Comité Consultatif National d’Ethique) – Hanna SLOMCZEWSKA, psychiatre des hôpitaux, Avignon – Béatrice STAMBUL, Psychiatre des Hôpitaux, Responsable du CSST Villa Floréal à Aix en Provence – Annette VALLET, professeur retraitée – Alain VANIER, psychanalyste, Professeur de psychopathologie, Paris VII – François VILLA, psychanalyste, Maître de conférences, Paris VII – Martine VIAL-DURAND, psychologue psychanalyste, responsable du dispositif Ateliers Thérapeutiques de Nanterre – Loick VILLERBU, professeur de psychopathologie et criminologie, directeur de l’Institut de Criminologie et Sciences Humaines, Rennes – Daniel ZAGURY, psychiatre des hôpitaux , chef de service, Paris – Radmila ZIGOURIS, psychanalyste, Paris.


Signer la pétitionVoir les signataires