En baver d’envie !

Quand Nemo prend les lunettes du praticien dans la poche de sa chemise, qu’il s’empare de ses notes pour les déchirer, qu’il le barbouille de peinture verte, que fait-il ?

De quoi s’empare-t-il ? Quelle est donc cette envie ? Une envie qui ne se laisse pas facilement cerner et qu’il est important de savoir distinguer de la jalousie. Avec Rosine Lefort, c’est l’envie qui permet à l’enfant de reproduire ce qu’il est sous les yeux de l’analyste. Elle est proche de la frustration telle que définie par Jacques Lacan. Dans la psychose de l’enfant, l’envie est un moment qui lui permet de produire son être pour l’Autre.

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Envies d’enfants

Samedi 18 mars 2023

Au théâtre de la Verrière à Lille

Bulletin d’inscription :

https://www.aleph-savoirs-et-clinique.org/wp-content/uploads/2023/01/BULLETIN-INSCRIPTION-colloque-2023.pdf

Saint Augustin se souvient de lui, envieux, devant l’image de son semblable nourri au sein : « il ne parlait pas encore et déjà il contemplait, pâle, d’un regard amer son frère de lait[1] ». L’envie surgit dans cette image du double comblé. Nécessaire à l’entrée dans le langage et dans le monde, l’envie est aussi une épreuve qui peut laisser des traces troubles durant toute la vie.

« J’ai envie de toi », voilà une phrase banale qui peut déclencher un cataclysme. Dans Mémoire de fille, Annie Ernaux a furieusement envie d’engloutir des sucreries au moment où elle s’impose des règles cruelles pour ressembler à l’image de l’ « autre fille », la rivale pour qui l’ « Ange » , son amoureux, l’a laissée tomber. L’envie menace ses études de lettres car : « est-ce qu’on a envie d’être assise sur un banc à gratter comme une écolière quand on a – même refoulée, niée – l’expérience sexuelle d’une femme[2] ? »

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