Des flammes plein les yeux

La flamme (olympique) polarise l’attention sur elle. Elle ne dit rien mais, elle émeut. Elle est muette, elle est belle, les gens pleurent autour d’elle. Ils la portent, détournant l’attention vers elle. Elle unit autour d’elle, elle crée, elle fonde, elle lie le groupe qui s’assemble autour. Elle galvanise, elle amalgame, elle agglutine.

La flamme est l’objet d’un partage, de mise en commun. C’est une flamme mais, peu importe. Elle pourrait être autre chose. Elle pourrait être une valeur, un intérêt, une activité ou un objectif commun[1].

La flamme était le soixante et unième passager du Belem dans son voyage transatlantique. Un passager qui n’en est pas un…. Elle est l’élément créateur d’un groupe dont les limites ne sont pas définies….. Elle est la source du groupe…. Elle fonde l’Autre. Le groupe, c’est le « nous » dont parle Lou Andréa Salome….

La flamme est une procession comme celles du Kanamara Matsouri à Kawasaki, la fête du phallus au Japon. Lors de la cérémonie de la flamme, nous l’avons rentré dans le port….

Or, en soi, le phallus ne signifie rien, il représente la chose sans lui donner de sens particulier. C’est un bidule un peu idiot. C’est l’élément neutre de l’addition en mathématique. La case vide du jeu de Taquin qui organise les éléments autour de lui.

C’est aussi un leurre qui cache la chose. Il est trompeur, il nous égare, il se faufile dans le discours et les significations sans que l’on puisse l’attraper. Il nous aveugle, c’est une illusion. En posant un voile, il signale une présence…..

D’où la méfiance des analystes à l’égard des groupes….

Les groupes mobilisent les émotions. Certes. Mais, ils font obstacle à l’accès à la vérité et à la chose, ils nous détournent…


[1] – le relai de la flamme olympique est une invention de l’Allemagne Nazie aux jeux de 1936 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Flamme_olympique