La contrainte dans laquelle nous sommes de porter des masques, y compris devant les tous jeunes enfants, en cette époque de déconfinement de l’épidémie de COVID 19, n’est pas sans effet sur les enfants que nous recevons en entretien……
Ce dont les pédiatres français se sont alarmé, le 13 mai dernier…… lire à cette adresse.
Le fait de porter un masque sur le visage, transforme ce visage. Le masque dévitalise le visage, il le « désanime », il le transforme en une chose neutre, sans vie. Affublé de son masque, ce visage devient « impassible ». Ce que les jeunes enfants ne supportent pas !
Les êtres humains ont besoin de la présence et de l’attention d’un autre être humain pour grandir, apprendre et vivre. C’est ce que montre l’expérience du « visage impassible », still face, de Edward Tronick, réalisée à Boston, 2012.
Dans cette expérience, nous voyons un bébé très vivant qui explore ce qui l’entoure, sous le regard bienveillant de sa mère. Puis, sa mère se tourne et prend un visage figé, inexpressif. Le bébé est alors de plus en plus angoissé. Continuer la lecture de « Visage masqué, visage impassible….. »
Le site Youdeparted propose de diffuser les lettres post(pré)humes
des personnes qui souhaitent laisser des instructions à leur proches après leur décès. Le procédé des écrits post (-pré )humes est déjà ancien avec le support du papier. Pour le suicide le point est crucial…..
En ce moment de confinement, nous avons l’occasion de voir se déployer la créativité des enfants. Et c’est une bonne question de tenter de comprendre ce qu’il veulent nous dire par là. Ces productions des enfants, prennent parfois la forme de la cabane dans le salon. Yoanna Sultan-R’Bibo (1) le souligne, c’est une pratique vitale pour l’enfant. Elle marque leur tentative de libération et de prise d’autonomie, bien sur. C’est leur réponse aux contraintes que beaucoup d’adultes tentent de leur imposer. Mais, pas seulement. Un enjeu bien plus important se cache derrière.
D’abord, il est clair que nous avons construit nos propres cabanes dans les bois. Et que ce moment a compté dans notre propre construction. Qui n’en a pas le souvenir ?
Dans la série « Anne with an E », l’adolescente a construit sa cabane dans la forêt. Ce lieu lui permet d’écrire et de rêver. Elle s’est « encabané» dans ses rêves, dit-on au Québec. Cet espace lui est indispensable et salutaire quand elle se trouve dans une impasse. Car, il s’agit aussi d’installer son fantasme, de le construire et d’apprendre à l’utiliser pour faire face à l’objet de son angoisse.
Kylian, 8 ans, vient de me montrer ce que cela pouvait signifier de construire sa cabane sous le lit à étage de sa chambre.
C’est la raie prise dans les filets des pêcheurs de la côte italienne.
Dans La dolce vita, Marcello se rend sur la plage et assiste à une telle scène. Les pêcheurs viennent de ramener une raie énorme qu’ils échouent devant la troupe intriguée. C’est une chose bizarre, presque informe, « je ne sais quoi de dégueulasse qu’on extrait de la mer avec un filet 1».
Un objet dont nous avons du mal à cerner le désir. Qui nous réduit aux suppositions les plus diverses.
Pour Paolo Giordano : « le CoV-2 [le SARS-CoV-2, le type de coronavirus qui provoque l’épidémie de Covid-19] est la forme de vie la plus élémentaire que nous connaissions. Afin de comprendre son action, nous devons adopter son intelligence limitée, nous voir ainsi qu’il nous voit. Et nous rappeler que le CoV-2 ne s’intéresse guère à nous, à notre âge, à notre sexe, à notre nationalité ou à nos préférences 2».
Littéralement, il ne nous voit pas. Comme le souligne Marcello : « c’est mort ! La pauvre chose ! Et cela continue à regarder ! ».
Face à l’énigme de ce machin bizarre, nous avons plusieurs réponses.
Dans ce miroir, nous pourrions penser que l’amour existe….
Qu’il y aurait un « rapport sexuel » contrairement à ce que les psychanalystes prétendent….
Réfléchissons.
Nous pouvons compter quatre plans :
a – Il y a notre regard de spectateur extérieur à la scène
b- il y a l’image d’une scène dans le miroir accroché au mur. Un couple s’enlace. La dame étend sa main dans un geste d’extase (?). Le monsieur reprend cette main. Il y a un mouvement, le couple continuera sa geste. Allons-nous penser que ces deux-là connaîtront une jouissance partagée ? Continuer la lecture de « Un rapport dans le miroir ? »
C’est avec une grande fierté que l’Aleph annonce la tenue de son 21 ème colloque, le samedi 7 novembre 2020 à Skema à Lille.
EN VISIO-CONFERENCE
Initialement prévu le 21 mars 2020, le colloque a été reporté en raison des mesures prises par le gouvernement français pour lutter contre la pandémie de coronavirus.
« Il n’est pas rare de voir arriver en consultation des parents exténués, dépassés par leur enfant qui semble ne répondre à aucune de leurs demandes, sur qui rien ne semble avoir prise. Ils décrivent alors les altercations systématiques avec les camarades de classe et les frères et sœurs, les conflits avec les enseignants et éducateurs, les exigences alimentaires et vestimentaires, les nombreuses activités extra-scolaires commencées et vite arrêtées, les devoirs non faits, les difficultés d’apprentissage, les troubles du sommeil, l’impossibilité de se faire obéir, etc….. ».