Otto Fénichel a écrit un article important en 1949, qui permet d’approcher la notion de phallus et la façon dont il intervient dans le développement sexuel de l’enfant.
Dans un texte de 1921, Karl Abraham a indiqué la façon dont il conçoit la castration pour les jeunes filles. Il prend l’exemple d’une jeune fille qui veut donner ce qu’elle n’a pas à sa mère…..
Jacques Lacan a commenté ce texte dans son séminaire de la relation d’objet le 27 février 1957.
Vous pouvez lire le texte de K. Abraham en le téléchargeant à cette adresse :
La flamme (olympique) polarise l’attention sur elle. Elle ne dit rien mais, elle émeut. Elle est muette, elle est belle, les gens pleurent autour d’elle. Ils la portent, détournant l’attention vers elle. Elle unit autour d’elle, elle crée, elle fonde, elle lie le groupe qui s’assemble autour. Elle galvanise, elle amalgame, elle agglutine.
La flamme est l’objet d’un partage, de mise en commun. C’est une flamme mais, peu importe. Elle pourrait être autre chose. Elle pourrait être une valeur, un intérêt, une activité ou un objectif commun[1].
Quand Nemo prend les lunettes du praticien dans la poche de sa chemise, qu’il s’empare de ses notes pour les déchirer, qu’il le barbouille de peinture verte, que fait-il ?
De quoi s’empare-t-il ? Quelle est donc cette envie ? Une envie qui ne se laisse pas facilement cerner et qu’il est important de savoir distinguer de la jalousie. Avec Rosine Lefort, c’est l’envie qui permet à l’enfant de reproduire ce qu’il est sous les yeux de l’analyste. Elle est proche de la frustration telle que définie par Jacques Lacan. Dans la psychose de l’enfant, l’envie est un moment qui lui permet de produire son être pour l’Autre.
Dans les années 70, Thomas Berry Brazelton a cherché comment aider les enfants et les mères à faire ce qu’il faut pour que cela se passe bien. Mais, en pédiatrie, il déplorait que l’on ne fasse attention qu’à la pathologie, quand cela s’est déjà mal passé. Alors, il a fait une analyse où le modèle est différent. Mais, là aussi, il a trouvé que l’on s’intéressait trop à ce qui avait amené à ce que cela se passe mal.
Brazelton a alors forgé la notion d’enveloppe : le bébé a besoin d’une enveloppe psychologique dans laquelle il est en sécurité. C’est l’assurance de la réponse de l’autre s’il la sollicite et qui soit la base de son attachement. Une telle enveloppe est mise en évidence avec l’expérience du « visage impassible ».
Constance Pascal (1877-1937) a été la première femme interne en psychiatrie et la première femme psychiatre. Elle a dirigé plusieurs hôpitaux psychiatriques. Elle a crée le premier centre médico-pédagogique pour enfants en France.
Dans une lettre à Georges Daumezon, en 1935, elle disait :
“Avant tout, se débarrasser de l’acquis livresque, celui qui repose que sur des théories, assemblages de mots (…) Tout d’abord vous instruire. Il faut arriver, à force d’interroger les maladies, au niveau du sage : savoir l’immensité de l’inconnu et les limites pauvres du connu (…) Pas d’herbier de maladies mentales (…) Étudiez les aliénés avant l’aliénation mentale. (…) Je suis restée curieuse de tout le mystère de leurs pensées (…) Je n’accepte pas le Jansénisme biologique ou psychopathologique. Les constitutions et l’hérédité fixe sont des non-sens, des théories qui complètent notre ignorance. Tout est modifiable. (…) Le fonds mental des maladies est plus intéressant que le comportement à moins qu’on possède le fil d’Ariane qui va de l’acte à la cause”
Felicia Gordon, Constance Pascal, Une pionnière de la psychiatrie française (1877-1937), des femmes-Antoinette Fouque, Paris, 2023, p. 283.
En ce moment de confinement, nous avons l’occasion de voir se déployer la créativité des enfants. Et c’est une bonne question de tenter de comprendre ce qu’il veulent nous dire par là. Ces productions des enfants, prennent parfois la forme de la cabane dans le salon. Yoanna Sultan-R’Bibo (1) le souligne, c’est une pratique vitale pour l’enfant. Elle marque leur tentative de libération et de prise d’autonomie, bien sur. C’est leur réponse aux contraintes que beaucoup d’adultes tentent de leur imposer. Mais, pas seulement. Un enjeu bien plus important se cache derrière.
D’abord, il est clair que nous avons construit nos propres cabanes dans les bois. Et que ce moment a compté dans notre propre construction. Qui n’en a pas le souvenir ?
Dans la série « Anne with an E », l’adolescente a construit sa cabane dans la forêt. Ce lieu lui permet d’écrire et de rêver. Elle s’est « encabané» dans ses rêves, dit-on au Québec. Cet espace lui est indispensable et salutaire quand elle se trouve dans une impasse. Car, il s’agit aussi d’installer son fantasme, de le construire et d’apprendre à l’utiliser pour faire face à l’objet de son angoisse.
Kylian, 8 ans, vient de me montrer ce que cela pouvait signifier de construire sa cabane sous le lit à étage de sa chambre.
La contrainte dans laquelle nous sommes de porter des masques, y compris devant les tous jeunes enfants, en cette époque de déconfinement de l’épidémie de COVID 19, n’est pas sans effet sur les enfants que nous recevons en entretien……
Ce dont les pédiatres français se sont alarmé, le 13 mai 2020…… lire à cette adresse.
Le fait de porter un masque sur le visage, transforme ce visage. Le masque dévitalise le visage, il le « désanime », il le transforme en une chose neutre, sans vie. Affublé de son masque, ce visage devient « impassible ». Ce que les jeunes enfants ne supportent pas !
Les êtres humains ont besoin de la présence et de l’attention d’un autre être humain pour grandir, apprendre et vivre. C’est ce que montre l’expérience du « visage impassible », still face, de Edward Tronick, réalisée à Boston, 2012.